Traitements systémiques

Les traitements systémiques sont des traitements généraux diffusés dans le corps entier dans le but d’éliminer les cellules cancéreuses. Ils comprennent notamment la chimiothérapie, l’hormonothérapie et l’immunothérapie.
Le choix et l’ordre des traitements qui vous sont proposés sont établis lors de la réunion multidisciplinaire hebdomadaire du SONGe (CMD).
La chimiothérapie est fréquemment proposée dans le but de diminuer le risque de récidive locale ou de métastases à distance.
Dans la même intention, l’hormonothérapie est par ailleurs presque toujours proposée lorsque le cancer est hormonosensible.
La thérapie ciblée par trastuzumab (Herceptin®) est proposée lorsque les cellules cancéreuses expriment fortement la protéine HER2. On parle alors de cancer HER2 positif.

La chimiothérapie

La chimiothérapie est le traitement combinant des médicaments capables de tuer les cellules cancéreuses. Ils peuvent être administrés par voie intraveineuse ou par voie orale. Ces médicaments voyagent dans la circulation sanguine pour atteindre les cellules cancéreuses où qu’elles soient dans le corps. Une chimiothérapie est administrée par cycles, comprenant une période de traitement suivie d’une période de récupération. Elle se déroule généralement sur plusieurs mois.
La chimiothérapie peut être administrée après la chirurgie (chimiothérapie adjuvante) pour détruire les cellules cancéreuses résiduelles invisibles ou qui se sont déjà propagées. Le traitement adjuvant après chirurgie conservatrice du sein ou mastectomie réduit le risque de récidive ou de métastase.
La chimiothérapie dite néoadjuvante, s’effectue avant la chirurgie. Elle est souvent proposée dans les situations où la tumeur est localement avancée afin de réduire la masse, ce qui permettra parfois une chirurgie moins étendue (conservatrice ) et permettra ainsi d’éviter une mastectomie.
Même s’il n’y a pas d’avantage démontré sur la survie, la chimiothérapie néoaduvante permet à l’oncologue de tester la chimiosensibilité de vos cellules cancéreuses et par là de modifier le traitement si nécessaire.

 

L’hormonothérapie

Les hormones féminines (les oestrogènes et leurs dérivés) sont sécrétées par les ovaires avant la ménopause puis, après celle-ci, par les glandes surrénales et les tissus graisseux.
L’hormonothérapie est le plus souvent utilisée comme traitement adjuvant pour réduire le risque de récidive et de métastase. Elle s’applique aux tumeurs hormonosensibles (dites récepteurs positifs) c’est-à-dire aux cellules cancéreuses exprimant en surface des récepteurs aux oestrogènes et/ou à la progestérone.
Il existe deux classes de médicaments utilisés dans les cancers du sein hormonosensibles : un modulateur spécifique des récepteurs aux œstrogènes (SERM) et les inhibiteurs de l’aromatase (AIs).
Le tamoxifène est un SERM. Il bloque les récepteurs aux oestrogènes dans les cellules cancéreuses du sein et ailleurs, en agissant comme un anti-oestrogène. C’est un modulateur sélectif car il agit comme un œstrogène sur d’autres tissus, tels que l’endomètre (utérus) et les os. Le tamoxifène est généralement donné pour 5 à 10 ans chez les femmes atteintes de cancer du sein présentant des récepteurs hormonaux positifs.
L’aromatase est une enzyme qui participe à la production d’œstrogènes dans le corps. Les inhibiteurs de l’aromatase sont des médicaments qui interrompent la production d’aromatase ou qui en bloquent l’action, ce qui, par entraîne une réduction du taux d’œstrogènes dans le corps. Ils bloquent ainsi l’aromatase produite dans le tissu adipeux des femmes ménopausées. Cette classe de médicaments n’agit pas sur les ovaires et ne peuvent pas les empêcher de produire des oestrogènes; elle n’est donc pas efficace chez les patientes non ménopausées.
La suppression ovarienne, ou inhibition de l’activité ovarienne, consiste à recourir à des traitements capables d’empêcher les ovaires de fabriquer des œstrogènes. Réduire le taux d’œstrogènes dans le corps aide à prévenir et à empêcher la croissance des cellules du cancer du sein.
Chez les patientes jeunes, préménopausées, un blocage hormonal total est parfois préconisé.

Les analogues de l’hormone de libération de la lutéinostimuline (LH-RH):
Une hormone (LHRH) synthétisée par l’hypothalamus incite l’hypophyse à fabriquer la LH (lutéinostimuline) qui, à son tour, stimule les ovaires à sécréter des œstrogènes.
Les analogues de la LH-RH sont des médicaments qui vont occuper et saturer les récepteurs de cette hormone au niveau hypophysaire. L’hypophyse cesse alors de réagir à l’hyperstimulation, indiquant aux ovaires de cesser à leur tour de produire de l’œstrogène. Ce phénomène se met en place en 15 jours environ.
On peut également associer les agonistes de la LH-RH au tamoxifène pour réduire la quantité d’œstrogènes dans le corps et aussi le nombre de récepteurs aux œstrogènes présents à la surface des cellules.
On peut également associer les agonistes de la LH-RH aux anti-aromatases. Selon les dernières publications, les patientes en tirent un bénéfice supplémentaire.

 

L’immunothérapie

Le cancer se développe avec plus de facilité lorsqu’il parvient à échapper au système immunitaire qui, dans cette situation, ne fonctionne pas de façon adéquate. L’immunothérapie repose sur l’utilisation du système immunitaire pour combattre le cancer, soit en le stimulant, soit en le remplaçant. Elle apporte par exemple des outils nécessaires comme des anticorps, dirigés spécifiquement contre les cellules cancéreuses afin de les neutraliser.
L’un des principaux exemples d’immunothérapie dans le cancer du sein repose sur l’administration d’anticorps monoclonaux. Ce sont des versions synthétiques de protéines de défense immunitaire qui attaquent une partie très spécifique de la cellule cancéreuse.
Le trastuzumab, commercialisé sous le nom d’Herceptin®, est un anticorps monoclonal efficace pour traiter les cancers où la protéine HER2, (membre de la famille des récepteurs de facteur de croissance épidermique humain), est surexprimée.
Les cancers du sein HER2-positifs ont des taux élevés d’une protéine appelée HER2/neu, située à la surface des cellules cancéreuses. Le trastuzumab est un anticorps spécialement fabriqué qui se lie à cette protéine pour ralentir, voire même arrêter la croissance de ces cellules cancéreuses.

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